Ce dont je vais vous parler ici, ce sont des névroses (à part la perversion). Ce qui est sain chez une personne, c’est d’avoir des caractéristiques d’un peu chaque, des traits de chaque personnalité. Au contraire, ce qui est pathologique, c’est d’être le tableau clinique d’une ou deux personnalités.
Cet article a pour but de vous aider à voir si vous fréquentez des personnes pathologiques et à mieux comprendre son fonctionnement (et bien sûr de vous encourager à vous faire aider en thérapie si vous pensez avoir une personnalité pathologique – pas de fatalité).
J’insiste sur un point : je ne fais pas de diagnostiques de maladies. D’ailleurs, ce ne sont pas vraiment des malades, plutôt des façons de fonctionner variantes de la normale… qui posent des problèmes dans leur fonctionnement à soi-même et aux autres au quotidien.
La personnalité histrionique (hystérique)
Les hystériques ne peuvent vivre qu’au point de convergence de tous les regards.
Elles maintiennent une pression constante sur leur entourage pour rester au centre de l’attention.
On les reconnait à l’expression exagérée et versatile des émotions, le caractère inapproprié voir saugrenue, de leur objet, l’excès de familiarité avec des tiers à peine connus, l’impression d’inauthenticité et de snobisme qui en découle.
Les hystériques peuvent lasser leur public parfois, mais alors elles peuvent en provoquer la colère, autre façon de rester sous les projecteurs.
Après avoir épuisé les ressources de la séduction physique par leurs dérobades décourageantes, établi une fausse intimité bientôt envahissante, s’être pliées aux désirs supposés d’autrui, y compris les plus pervers, s’être mises à l’unisson de ses opinions avec un mimétisme inquiétant, les personnalités hystériques ont recours aux scènes et la dramatisation pour échapper à l’ennui.
L’essence des personnalités hystériques réside dans le jeu de dupes perpétuel de relations interpersonnelles fortement sexualisées. Pour elles, il ne peut y avoir de liaison sans passion, d’amours sans tourments qui seuls peuvent leur donner un sceau d’authenticité.
La tendance à enjoliver la réalité, l’aptitude au mensonge compulsif par nécessité, plaisir ou habitude, permet également des les reconnaître.
Oublieuses de leurs activités séductrices, elles ont tendance à devenir des victimes au long cours, et ne peuvent échapper au ressentiment perpétuel, à la rancune, que par de nouvelles conquêtes ou tentatives de suicide spectaculaires.
A l’occasion de brefs éclairs de lucidité dépressive, il peut leur arriver de s’interroger sur leur part de responsabilité dans leur destinée.
Sans faire le macho, ce trait de personnalité pathologique est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Cepedant,n il a tendance à être plus grave chez les hommes que chez les femmes.
A retenir sur l’histrionique : tous les troubles relèvent d’un spectacle joué à un public. La personne a un comportement différent seul chez lui/emme que quand regardé(e). La clé pour reconnaître ce profil est la quête d’attention.
La personnalité obsessionnelle
La personnalité obsessionnelle s’organise autour du perfectionnisme.
Les obsessionnels veulent être parfaits dans tous les domaines.
L’obsessionnelle s’attache aux détails mais n’arrive pas à avoir une vue d’ensemble. Les tâches qu’il ou elle se fixe sont souvent démesurées, compliquées, mal adaptées.
Exemple : Monica dans Friends.
La tendance de ces personnes est de redouter le changement et les innovations et de s’attarder sur des techniques désuètes.
Très peu créatif, enfermé dans le conformisme. Têtu, vérificateur, répétitif, dans le respect strict des lois et des doctrines.
Cette ridigidité a beaucoup d’inconvénients. Il fait souffrir sa famille, égoïste, débordé par ses tâches professionnelles, peu à l’écoute de ses proches, difficilement accessible, incertain, fuyant quand il faut prendre une décision. Ses hésitations, ses plans compliqués et son avarice entravent les loisirs et festivités familiales.
Son perfectionnisme ne l’empêche néanmoins pas de faire des erreurs. L’obsessionnel peut se tromper lourdement, par exemple, quant aux choix existentiels et conseils prodigués à ses enfants.
Il sait ignorer ses fautes ou se compartimenter une double vie.
L’obsessionnel redoute les débordements émotionnels : il fera tout pour les contenir.
L’obsessionnel méprise la sphère psychique, se méfie de l’introspection, des artistes, des âmes sensibles. Il se croit supérieur et informé, lui…
Il lui paraît normal d’affirmer que peur, amour ou haine peuvent s’organiser et se raisonner rapidement.
Quand l’obsessionnel est aimé, il ignore cet amour ou il le rationalise sans rompre ou repousser.
Il utilise des formules assez froides typiques comme « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », « je suis au-dessus de ça » ou « on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs ».
Des éruptions volcaniques peuvent survenir qui font sauter tout : déchaînements agressifs, colère, incontrôlés.
Sa caractéristique principale : la rigidité dans les vérifications.
La personnalité paranoïaque
La personnalité paranoïaque se caractérise par une attitude rigide et une obsession de l’autonomie.
Son niveau d’estime de soi est faible.
La ou le parano se considère comme honnête, droit et loyal, et voit les autres comme trompeurs, malicieux, dissimulés…
Le paranoïaque attribue aux autres les défauts, les tentations, agressives ou vultueuses qu’il s’acharne en partie en vain à méconnaître.
Le paranoïaque se méfie du puissant et de l’omnipotent qui le menacent, et du médiocre qu’il méprise.
Il ne veut pas être dupe, il ne veut pas se faire avoir par les institutions, les idéologies et les systèmes de pensée.
Par soupçon, le paranoïaque suppose une réalité menaçante derrière l’apparence première.
A partir du moindre détail qu’il juge suspect, il s’empresse de le grossir et de le généraliser.
Le parano peut faire preuve d’une mauvaise foi colossale s’il suppose une trahison dont il n’a aucune preuve objective.
Le paranoïaque se tient tranquille devant un personnage puissant alors qu’il se déchaînera devant un faible qui s’exprimerait de façon incertaine.
Il cache ses réactions émotionnelles et ne se laisse pas aller : toute faiblesse pourrait être utilisée contre lui.
Il a très peu d’humour.
Le paranoïaque adore se plaindre.
Très procédurier , il est fan de faire des procès (même s’il s’en plaint).
Ses amours sont secrètes et suaves, mais rongées par les tentations. Le moindre regard ou sourire de l’autre est épié avec obsession. Dans sa tête, il se fabrique des amours idéales, qui se heurte le plus souvent à la réalité.
Le trait le plus caractéristique est la méfiance.
Ce genre de profil a tendance à maltraiter sa moitié dans l’intimité.
La personnalité dépendante
Les personnalités dépendantes ont besoin de multiples conseils et réassurances pour les moindres initiatives de la vie quotidiennes.
Ces personnes préfèrent laisser les autres décider pour elles, que ce soit pour les décisions importantes (logement, travail) ou de décisions mineures comme la façon de s’habiller ou le choix d’un restaurant.
Elles cherchent à éviter la solitude à tout prix.
Leur style vestimentaire reste enfantin (se fait appeler par un diminutif, porte des vêtements évoquant l’adolescence)…
Par espoir d’être aimées, ces personnes sont très conformistes et peuvent supporter des choses très humiliantes.
La relation évolue de façon à ce que la personne dépendante prenne moins de décisions et soit sous protection de l’autre.
Certains formes de pratiques sexuelles BDSM s’y apparentent : l’intimité est alors confondue avec la soumission, et la complaisance avec l’amour.
Leur « gentillesse » apparente dissimule une avidité et un parasitisme affectif épuisant.
Leur besoin constant de soutien peut mener à une exaspération.
Un certain nombre de violences conjugales sont imputables à l’accentuation des demandes de réassurances sous l’emprise de l’anxiété d’être rejetées.
L’anxiété est leur état habituel même s’il y a des moments d’euphorie quand la protection tant attendue est trouvée.
L’inhibition affecte la plupart de leurs comportements.
La dépression s’intrique à l’anxiété et aux manifestations somatoformes multiples.
La recherche d’un support affectif est la caractéristique principale.
En avoir conscience est le début. Ensuite, je conseille de faire travail d’affirmation de soi.
La personnalité évitante (anxieuse)
S’attacher aux conventions, rester dans l’ombre, ne pas sortir du rang, voilà la personnalité anxieuse.
Le contact visuel de ces personnes est médiocre, elles regardent souvent le sol.
Ce profil a tendance à être trop modeste.
Avec eux ou elles, on entend souvent des excuses intempestives et pas nécessaires objectivement.
Leur apparence est conformiste, banale, leurs vêtements désuets et ternes…
Ces personnes sont terrifiées par les compliments.
Elles parlent rarement d’elles-mêmes.
Avant de faire connaissance, il y a des manœuvres d’approche prolongées. Ils n’aiment pas se soumettre à des jugements, critiques ou vexations.
Leur susceptibilité est extrême : ils confondent plaisanterie et mépris.
Ils sont parfois bouc émissaires…
Ils sont constamment séduits puis abandonnés du fait de leur gentillesse excessives, de leur serviabilité lassante, sans comprendre pourquoi ils sont si ennuyeux. Les femmes évitantes attirent les Don Juan : ceux-ci savent aisément les circonvenir dans la mesure où la feinte indifférence, qui est leur tactique de séduction préférée, respecte initialement la hantise des contacts sociaux, favorise une entrée en matière feutrée et finit par piquer irrésistiblement au vif leur amour-propre. Le choix quasi constant d’un partenaire volage ou exerçant une profession exposée à l’infidélité contient la promesse d’un rejet à ce point redouté qu’il en paraît comme programmé. Echaudés par ces liaisons malheureuses à répétition, les évitants en viennent à renoncer à toute vie affective ou sexuelle partagée.
Les personnalités anxieuses ou évitantes sont caractérisées par la peur de ce qui va se passer.
Elles ont toujours peur de ce qui pourrait se passer. Elles fonctionnent dans une anticipation catastrophe de l’avenir.
Mon conseil pour ces personnes ? Augmenter sa tolérance à l’incertitude par un travail sur soi.
La personnalité borderline
Par définition, ces personnes sont à la frontière entre folie et normalité.
Les traits saillants de la personnalité borderline sont l’intensité et l’instabilité des réactions émotionnelles, l’impulsivité des comportements agressifs ou toxicomaniaques, l’imprécision du sentiment d’identité de soi contemporain d’une sensation quasi-permanente de vide intérieur, d’ennui ou de rage froide flottante.
L’image de soi est imprécise et diffuse : ils ignorent qui ils sont, ce qu’ils veulent et ceux qu’il aiment. Cela fluctue violemment.
Dans l’instant, ces personnes passent d’une appréciation contrastée d’elles-mêmes ainsi que d’autrui à une autre, sans conserver la mémoire de la précédente.
Elles ignorent quel sens donner à leur vie, quelle activité entreprendre, quelles valeurs respecter, quel loisir choisir.
Le risque de suicide est présent. Elles peuvent faire de représailles autodestructrices.
Ces personnes ont des comportements saugrenus qu’elles sont capables de critiquer rétrospectivement comme aberrants.
Elles ne supportent ni la contrainte ni l’autorité, ce sont souvent des professions indépendantes. Artistiques ou complexes.
Les relations interpersonnelles sont toujours précaires, instables, potentiellement conflictuelles.
Les périodes d’intense admiration de quelqu’un d’aimé alternent avec des phases de susceptibilité maladives, des accès de colère.
La peur du rejet est intense chez elles.
L’anxiété est aussi un symptôme.
Le borderline ou la borderline ont du mal à travailler de manière équilibrée, dans la stabilité, à nuancer les perceptions qu’elles ont d’elles-mêmes.
Raisonnent beaucoup par des raisonnements binaires.
Et donc s’engagent dans des relations binaires : soit l’autre est idéalisé/parfait (surtout au début) et ensuite il est diabolisé. Alors que les gens ont des nuances.
Les borderlines surinvestissent puis se désinvestissent tout aussi vite.
La personnalité narcissique
Les personnalités narcissiques ont comme caractéristiques l’infatuation, le besoin constant d’admiration, l’intolérance à la critique, la certitude de mériter un statut privilégié, l’indifférence aux autres et la tendance à les exploiter.
La nécessité impétueuse de tout contrôler pour arriver à leurs fins.
Une susceptibilité aux aguets se dissimule derrière toutes les nuances de l’autosatisfaction, de l’absence de modestie jusqu’à l’arrogance en passant par la vantardise, la prétention, la suffisance, les airs pompeux, la morgue.
Intarissables sur leurs qualités ou leurs prouesses, elles semblent préoccupées par le spectacle d’elles-même.
Leur apparence est recherchée, élégante sans être forcément tapageuse ou encore nonchalante, soigneusement négligée, témoignant d’une désinvolture qui ne manque pas de s’exercer aux dépens de ceux qui succombent à leur charme.
Seules leur propre richesse, leur beauté et leur renommée semblent les intéresser : elles recherchent la compagnie des célébrités du jour afin de se placer sous les projecteurs ou dans le champ de la caméra.
Elles affectionnent traitements de faveurs, passe-droits, marques d’affection spéciales ou de servilité.
A part ça, les narcissiques sont promptes à s’alarmer au moindre souci de santé.
Les alternances d’admiration et de mépris rythment toutes les relations sociales des personnalités narcissiques. Les autres doivent être le reflet de leur propre grandeur, et elles utilisent tous les registres de la flatterie à la flogornerie pour y parvenir. L’adversité ne les stimule pas à la différence des personnalité antisociales dont elles partagent le manque de scrupule.
Elles préfèrent exploiter la faute, la susciter habilement plutôt qu’affronter directement l’adversaire.
Ces personnes ont une certaine habileté dans la manipulation.
Elles aiment contrôler les autres.
Bien sûr, elles se sentent toujours dans leur bon droit !
Au besoin, elles rémunèrent les marques d’admiration par des cadeaux somptuaires, des pourboires exorbitants destinés à épater la galerie, non sans mépriser simultanément la vénalité de leurs bénéficiaires.
Les personnalités narcissiques sont indifférentes aux sentiments d’autrui qu’elles sont dans l’incapacité de percevoir (absence d’empathie).
Affables jusqu’à l’obséquiosité avec les puissants, elles rudoient les petits et les faibles.
Les lieux où l’on s’affiche, les milieux du spectacle, de la mode, des médias ont leur préférence mais les narcissiques (hommes ou femmes) ne dédaignent pas les compagnies plus humbles où elles peuvent briller sans péril de concurrence et faire des conquêtes à peu de frais.
Toujours à la recherche constante d’un public admiratif.
Elles rejettent sans état d’âme tous ceux et celles qui ont cessé d’applaudir ou de leur servir de faire-valoir.
L’ego surdimensionné, les propos blessants et les humiliations finissent par faire le vide autour d’eux. Elles usent la patience des gens !
La solitude et la dépression s’installent alors…
Promptes au suicide à ce moment-là.
Malheureusement, à des degrés divers mais néanmoins handicapants, c’est un peu le mal du siècle à cause des réseaux sociaux, entre autres. Beaucoup de gens sombrent, non pour leur bien, dans le narcissisme.
Typiquement ces personnes aiment se regarder. Se prennent pour la 8ème merveille du monde. On est aussi assez proche de la personnalité histrionique, et les deux se mélangent souvent de manière tout à fait malsaine.
Exemple : Rachel dans Friends.
Ce que je peux leur conseiller c’est de s’enrichir de choses qui les font vibrer authentiquement au fond d’elles et d’être moins dépendantes du regard des autres.
La personnalité antisociale ou psychopathique
Cette personnalité est très connue des littéraires et des cinéphiles.
Le psychopathe passe à l’acte. L’action est une habitude pour lui ou elle, une idéologie qui prend la place de la réflexion, de l’émotion, des projets…
Certaines de ses décisions sont impulsives, hasardeuses et/ou violentes.
Une fugue, un geste violent ou délictueux, la rupture rapide d’une relation, l’absence inopinée lors d’un engagement envers plusieurs personnes permet de les remarquer…
Le psychopathe prend peu le temps de la réflexion, de l’imagination ou de l’hypothèse. Il aime tranche, décider !
Ses comportements transgressent volontiers les lois sans qu’il s’en soucie ou s’en rende compte.
Son impulsivité a à la fois un caractère naïf et conformiste.
Certes, le psychopathe bâtit à la va-vite des plans et des projets mais de façon peu cohérente, inadaptée et qui seront bouleversés par des impulsions ultérieures.
Facilement violent et agressif, il peut se battre à la moindre alerte.
Il croit en lui, méprise les autres et ne leur fait pas confiance.
Il a une morale de jungle, sans tendresse aucune, une éthique solitaire.
Il ne demande ni ne donne, il se veut réaliste, pragmatique, débarrassé des subtilités des émotions.
Les lois, les engagements, les impôts, les limitations de vitesse, tout cela le gêne…
Il ne s’encombre pas non plus de souvenirs, de remords, de chichis…
Le mensonge dans lequel il se dupe ne le dérange pas car la fin justifie les moyens !
Il joue sans remord tel ou tel personnage qu’il n’est pas, s’improvise, se coule dans un mimétisme fascinateur qui contredit pour un temps son désir d’originalité.
Sa morale, non-indexée sur la culture, l’émotion ou l’altruisme, est égoïste, personnelle, irréelle.
Pris la main dans le sac, le psychopathe invoque des raisonnements alambiqués incompréhensibles pour le quidam « elle n’avait pas qu’à se trouver là, elle m’a provoqué, c’est elle qui le souhaitait, elle n’a rien senti, elle exagère, c’est pas bien grave, etc. »
Souvent des psychopathes sont les agresseurs de rue que les féministes décrivent quand elles disent que les hommes harcèlent les femmes parce qu’elles avaient mis une jupe. Oui le psychopathe est le prototype du violeur. Son absence d’empathie et d’intérêt pour autrui en fait parfois un compagnon violent également.
Il ne veut pas voir, il évacue sa culpabilité. Il a une grande incapacité à imaginer la situation de l’autre.
Il vit dans l’instant, conçoit mal le passé et le futur…
Les psychopathes se méfient des émotions, ils ont tendance à les refouler ou à les ignorer.
Ils méprisent les mésaventures ou le désarroi des autres.
Ils redoutent les sentiments tendres et chaleureux qui sont pour eux synonymes de faiblesse et qui risqueraient d’entraver leur progression sociale.
Le bien le mal : y’a pas !
Ils expriment de façon urgente des besoins impérieux qu’ils consomment sans grand plaisir.
Mais le psychopathe n’est pas guidé par le plaisir, c’est juste que le plaisir va de pair avec une appréciation polysensorielle, intégrée culturellement, prévue, goûtée puis revécue qui n’est pas le véritable mode de satisfaction du psychopathe. La jouissance du psychopathe est étroite, serrée dans le temps, mais aussi dans le champ de ses associations. Ce manque de distillation des éprouvés pourrait conditionner une évidente insatisfaction.
La personnalité schyzoïde
Ce sont des sujets solitaires, froids, distants, tournés sur eux-mêmes mais qui paraissent ne pas en souffrir.
Ils peuvent paraître mous, léthargiques, peu actifs…
Leur mimique est impassible, leur expression verbale rare et monocorde, donne l’impression d’un manque de vitalité.
Ils semblent continuellement préoccupés, peu réactifs aux stimulations, distraits, guindés, maladroits, ennuyeux…
Ils font bande à part, ont des centres d’intérêts abstraits, des spéculations complexes. Sont parfois isolés de la société.
Ils affectionnent les sciences humaines, la philosophie, mais de façon désincarnée.
Souvent érudits en théologie sans jamais pratiquer aucune religion.
Rêvent ou s’adonnent à des formes d’art hermétiques dont ils jouissent solitairement et veillent à préserver le secret de leurs œuvres quitte à les détruire lorsqu’on les presse de les exhiber.
Isolement et impassibilité les caractérisent. Ils ont aussi une certaine incapacité aux échanges et à la réciprocité dans les interactions sociales.
Aucun hochement de tête ne permet de déceler leur approbation éventuelle.
Certaines femmes romantiques s’éprennent volontiers d’individus schizoïdes dont la froideur exerce sur elles le même attrait irrésistible que la feinte indifférence d’un Don Juan. Et ce cercle vicieux passionnel est loin d’être rare. Plus la quête d’affection se fait pressante, plus l’intéressé devient inaccessible par peur de l’invasion, ce qui ne manque pas d’exacerber l’ardeur déçue, l’intensité du siège amoureux.
Avec ces personnes, les rares relations sexuelles, dépourvues de tendresse se déroulent mécaniquement, telle une formalité hygiénique.
Leurs partenaires en conçoivent une vive frustration mais leurs griefs se heurtent à une incompréhension glaciale.
Ces personnes sont plutôt introverties et effacées.
La froideur affective les caractérise.
Mon conseil pour ces gens ? Travailler sur l’amplification de ses émotions et sur comment rentrer en lien avec les autres.
La personnalité schizotypique
Semblable à la personnalité précédente mais en plus extravertie. Comme un gourou de secte !
Il est excentrique, bizarre, anormal… L’étrange et l’anormal sont communs avec ces personnes.
Exemple : Phoebe dans Friends.
Ce type de personne n’arrive pas à savoir de quoi est faite la normalité.
Sans cesse sollicité par son ivresse et son théâtre intérieurs, il n’a guère le temps ou le loisir de se documenter sur l’opinion des autres.
Des accoutrements, des mimiques et des ameublements qui se situent entre l’extravagance l’à-côté, l’incurie et la stéréotypique.
Les affects du schizotypique se développement en vase clos, de soi à soi, au cours de dialogues imaginaires.
Il risque de passer progressivement de l’anxiété sensitive à la persécution.
Caractérisé par l’excentricité.
Conseil ? Travailler ses habiletés sociales.
La personnalité passive-agressive
Souvent un comportement d’opposition, que ce soit passive, silencieuse, sans heurts ni déclarations hostiles…
Le sujet oublie certaines tâches, les accomplit avec une lenteur délibérée, les remet au lendemain…
S’il se retrouve au pied du mur, il devient cassant, en colère.
Ces personnes sont souvent d’humeur maussade.
Le passif-agressif fait du mauvais esprit, se moque, critique, persifle, faits des allusions.
Les relations sociales sont minées par l’irritabilité l’hésitation et les plaintes.
Il culpabilise les autres, les rend responsables alors que lui-même ne s’engage pas et ne joue pas le jeu.
Il reste imperméable et insensible aux conseils et aux confidences.
Il est balloté entre des périodes d’autonomie plutôt agressives et le retour dans un état de dépendance dépressive.
Leur pensée est dominée par l’ambivalence, le sujet change sans cesse de perspective et de projets.
Méfiants vis à vis de l’opinion générale, ils adoptent des attitudes originales et irréalistes.
Le sujet s’analyse mal et refuse de se remettre en question.
Il existe ainsi une dissonance cognitive, le passif-agressif ressentant et exprimant des attitudes qui sont en réalité l’inverse de ses sentiments profonds.
Il alterne audaces irréalistes et replis conformistes, sans réelle créativité.
La personnalité dépressive
A la fois sombre, sentencieux, désolé, abattu et découragé, critiqueur et maussade, il manque d’initiative et de spontanéité.
Sa parole est monotone, lointaine, ses propos négativistes et il donne l’impression de ne rien faire pour sortir de ce marasme.
Il est volontiers désabusé, revenu de tout, sans illusions, et gâche par ses remarques pessimistes les enthousiasmes de ses proches qu’il va considérer comme naïfs et insouciants.
Il est cependant émotif et sensible, victime, abandonné, se plaignant des aventures douloureuses qu’il a traversées et au cours desquels ils s’est laissé faire sans résistance.
Il est susceptible, réagissant avec vivacité si l’on aborde certains sujets.
Il y a beaucoup de similarités avec la personnalité anxieuse.
Les contacts interpersonnels sont marqués par la passivité.
La dépressive ou le dépressif aime se plaindre, évoquer sa misère, sa faiblesse, son infériorité, ses défauts…
Il y a une fuite des responsabilités en plus de l’envie de se faire plaindre.
Des causes lointaines justifient tout cela, le sujet a été abandonné, traumatisé, trompé, ridiculisé, etc.
Il culpabilité souvent ses interlocuteurs.
On ne rencontre pas ici le sentiment d’injustice du paranoïaque plus tonique, ni la revendication bruyante de l’histrionique, plus sociale.
Il maîtrise son agressivité car redoute d’être rejeté et à nouveau méprisé.
Il craint d’entreprendre quelques actions ou projets de peur de rencontre l’échec et il en reste donc à sa traînerie boudeuse.
Il ne veut pas gêner, ni encombrer, s’excuse et se fait petit, mais tout en même temps occupe le terrain sans rien donner en échange.
Il ne réalise pas les conseils qu’il sollicite sans cesse.
L’entourage qui se veut ému et compatissant réalise rapidement l’inefficacité de ses démarches.
La caractéristique ? Une passivité éprouvante pour les autres et soi-même. Une vision négative de lui, du monde et de l’avenir.
Elle est à différencier de celle du sujet dépendant qui, à être pauvre et sans initiative, tout au moins s’exécute sans mot dire alors que le dépressif résiste et obstrue.
Mon conseil pour les dépressifs et les dépressives ?
Travailler un point de vue en nuance pour retrouver les plaisir de l’instant présent.
Savoir qu’il n’y a pas de règle générale sur l’avenir, les gens et le monde.
Travailler ses représentations négatives des choses.
La perversion
On peut considérer que ça se rajoute, comme une autre personnalité pathologique. Pour pinailler, stricto-sensu, la perversion n’est pas une névrose.
La perversion a des points communs avec la sociopathie.
La personnalité perverse utilise l’autre comme un objet pour arriver à ses fins.
Avec une négation totale de ses sentiments.
La différence avec les sociopathes qui le sent et les renie, le pervers les identifie et s’en sert.
Le pervers a du plaisir dans la souffrance de l’autre.
La manipulation et inauthenticité dans ce qu’il exprime caractérisent le pervers ou la perverse.
Que faire ?
Il y a des personnalités plus promptes à la remise en question que d’autres.
Se faire aider est une clé si vous vous êtes reconnu(e) ici. Avec de l’aide, ça va bouger dans la plupart des cas. Je pense notamment à l’anxieux, au dépressif, au dépendant…
Vous pouvez rester en couple avec de telles personnes si elles font ce qu’il faut pour s’en sortir.
Avec un ou une borderline ? A voir, si y’a pas trop de comportements à risque ou dangereux, ça va, mais à voir au cas par cas…
Sinon, je vous conseille de vous en aller pour tous, car une relation avec, ça va être au minimum crispant voire très dangereux.
Article basé sur le livre Les personnalités pathologiques.
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